C.P.A.S.

Le fédéral soutient les CPAS suite au Covid et aux inondations

Face à la pauvreté et aux impacts des crises sanitaires et climatiques, le gouvernement fédéral ne fait pas assez. Mais des mesures sont néanmoins adoptées et/ou prolongées.

Covid-19

Le gouvernement fédéral a décidé de prolonger quatre de ses mesures Covid jusqu’au 30 septembre 2021 :

– celle augmentant de 15% le taux de remboursement (par le fédéral aux CPAS) du revenu d’intégration (RI);
– celle octroyant une prime de 50 € aux personnes bénéficiaires du revenu d’intégration ou de l’aide sociale ;
– celle augmentant de 10% la subvention PIIS (Projet individuel d’intégration sociale) pour les jeunes et les étudiants ;
– celle supprimant la distinction du montant ISP entre étudiant boursier et non boursier ainsi que la non prise en compte du salaire lorsque le travail est effectué dans le cadre de personne occupée dans des secteurs vitaux.

Il est essentiel de rehausser toutes les allocations les plus basses au minimum au niveau du seuil de pauvreté

Pour ce qui est des deux premiers points, rappelons les revendications correspondantes portées par notre Collectif et de nombreuses associations :
– fixer définitivement le remboursement du RI par le fédéral à minimum 90 % (voire 100) afin d’assurer une solidarité du fédéral envers les communes les plus pauvres. Dans le système actuel en effet (hors mesure temporaire des 15 % supplémentaires), les communes pauvres doivent supporter une charge financière trop importante du fait que le fédéral ne rembourse qu’une part insuffisante du RI (en général 70 % avec des majorations selon une série de critères). En outre, l’augmentation temporaire de 15 % ne concerne que les nouveaux dossiers alors que les CPAS devraient être financés pour l’ensemble de leurs bénéficiaires.
– le RI, malgré les revalorisations via la liaison au bien-être (cf. ci-dessous) et les indexations, reste inférieur au seuil de pauvreté. Et l’écart va se creuser encore lorsque il sera mis fin à cette augmentation temporaire de 50 € par mois. Il est essentiel de rehausser toutes les allocations les plus basses au minimum au niveau du seuil de pauvreté et même au-dessus, compte tenu du fait qu’entre le moment où une personne perçoit une allocation et celui où le seuil de pauvreté a été estimé, il y a un décalage d’environ deux ans.

Rappelons aussi que les CPAS ont reçu d’importants subsides pour aider les victimes de la crise Covid. Il est encore temps de leur adresser une demande d’aide dans ce contexte !

Augmentation des montants du RI au 1er juillet

C’est la conséquence de ce qu’on appelle la liaison au bien-être qui, au-delà de l’indexation, doit permettre de maintenir le lien avec l’évolution réelle des salaires et de la richesse globale (et donc notamment réduire l’écart envers le seuil de pauvreté). La répartition de l’enveloppe bien-être (une somme globale) fait l’objet de négociations entre interlocuteurs sociaux (patrons et syndicats). Elle est généralement ciblée sur des augmentations des allocations (de Sécurité sociale et d’aide sociale) les plus basses. A noter que ceci est indépendant de la revalorisation de 10,75 % en quatre ans promise par le gouvernement. Celle-ci doit se traduire par un quart de cette augmentation au 1er janvier 2021, 2022, 2023 et 2024. La première de ces augmentations a donc eu lieu au début de cette année.

Les montants du revenu d’intégration depuis le 1er juillet sont dès lors de :
669,58 € pour un-e cohabitant-e
1.004,37 € pour un-e isolé-e
1.357,36 € pour un-e chef.fe de famille

Toute personne qui a des revenus inférieurs au RI de sa catégorie peut demander au CPAS de sa commune de résidence un complément pour atteindre ce montant.

Mesures de soutien suite aux inondations

Suite à la terrible catastrophe de la mi-juillet, de nombreuses familles ont été touchées de plein fouet. Certains CPAS aussi ont été durement frappés par ces inondations. Cela entraîne des besoins de réorganisation des équipes pour continuer à pouvoir assurer leurs missions. La ministre de l’Intégration sociale, Karine Lalieux, s’est engagée à apporter aux CPAS un soutien financier pour faire face aux demandes nouvelles liées aux inondations mais aussi à ce qu’une souplesse puisse être appliquée dans la réglementation.

Pour le premier volet, le gouvernement a décidé d’octroyer un budget total de 20 millions aux CPAS pour leur permettre de subventionner l’achat de produits et de matériel de première nécessité pour soutenir les victimes de la catastrophe. Il semble que beaucoup de victimes étaient déjà dans une situation de précarité avant ces événements. Les besoins seront donc certainement très importants. Pour le second volet, les services du SPP IS se mettent à la disposition des CPAS pour leur donner conseil et assistance et les inspections dans les communes sinistrées sont suspendues provisoirement.

La ministre a insisté sur la priorité absolue à donner à l’aide aux personnes sinistrées. Elle rappelle qu’il est impératif de garantir la continuité de service et d’élargir l’aide apportée par les CPAS à l’ensemble des personnes en difficulté.

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